Je fais un kino (un court-métrage) avec mon ami Ben. Nous voulons en fait faire une animation avec des photographies en utilisant Photoshop et After Effects. Nous illustrons et animons un poème que j'ai écris. Nous prenons des photos, mais il y en a quelques unes que nous ne pouvons prendre en raison de l'absence de sujets dans notre environnement immédiat. Je vous demande en fait de nous fournir des photos, si vous en avez envie et si vous en avez en banque, libres de droits (parce que Kino Matane préfère que nos créations soient libres pour plus de chances de diffusion). Nous ne pouvons malheureusement pas vous payer, mais en figurant dans notre film, vos photos seraient vues lors de projections Kino (possiblement un peu partout dans le monde où il y a des cellules Kino) et peut-être, qui sait, à Silence, on court ! Évidemment, votre nom serait inscrit au générique, en guise de remerciement.
Le film que nous voulons faire tend à montrer ce qui nous fait mal, profondément. Il s'agit en fait d'une sorte de longue plainte, d'une énumération d'atrocités. Le narrateur du poème est bien conscient de son impuissance, de sa petitesse. En fait, ce film montre la douleur face à ce qu'on ne pourra pas complètement changer ou contrer.
Voici le poème :
Je vomis
souvent
à m’en ouvrir les veines
puis je lèche mes plaies
longtemps
en silence
Je ne tire la chasse
que lorsque ça sent
la grande fatigue
des cimetières
Je vomis
souvent
comme une longue plainte
Je crache
*du CO2
des bill de 20
des cancers généralisés
des victimes de génocides
je crache
des implants mammaires
des heures supplémentaires
*des OGM
des enfants martyrisés
je crache
des overdoses
de l’abus de pouvoir
du smog
*des cours à scrap
je crache
des paroles en l’air
des pédophiles
*des attentats
*des bulletins de nouvelles
je crache
*du fast-food
des bombes
des psychoses
des travailleurs exploités
je crache
du botox
des pluies acides
des vieillards abandonnés
des sans abris
je crache
des préjugés
des pesticides
des revolvers
des politiciens
je crache
des menteries
des liposuccions
des suicidés
des catastrophes
je crache
des mauvaises décisions
des viols
des inégalités
de la stupidité
je crache
des meurtres
du racisme
des cours d’eau contaminés
de l’indifférence
je crache
des martyres
de la pauvreté
des gourous
des maladies dégénératives
je crache
je vomis
douloureusement
jusqu’au sang
dans la gorge
Je ne tire la chasse
que lorsque ça sent
la grande fatigue
des cimetières
puis je lèche
le sang qu'il reste
proprement
comme un chien
pour que rien ne paraisse
et je ravale.
Les astérisques signifient que nous avons des photos pour illustrer ces mots. Pour le reste, nous cherchons. Je fais confiance à votre bon jugement pour ne pas m'envoyer des images trop explicites ou violentes. Tout est dans la suggestion...
samedi, août 06, 2005
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