Pas étonnant que je sois crevée et enrhumée. Il se passe trop de choses en même temps. D'habitude, j'adore ça, mais là, je suis un peu exaspérée. Je travaille le jour comme recherchiste et assistante à la réalisation, le soir comme recherchiste à la pige, je cherche un nouveau boulot et rédige pour ça des putains de lettres de motivation, je réalise un court métrage, je dois pratiquer une narration de film que je dois faire pour le Carrousel international du film, je veux continuer à écrire des poèmes quelques fois par semaine, je dois faire marcher mon chien (et moi-même) le plus souvent possible et là je ne parle pas de ce qu'il faut faire dans l'appartement. Bah, je sais que c'est banal comme quotidien, que je vous emmerde sans doute avec mon petit bla bla plate, qu'il y a bien pire, que je suis un peux trop plaignarde aujourd'hui. C'est que j'ai l'impression de courir après ma queue. Je manque de temps.
Là je dois me tapper des grammaires et des anthologies de la littérature parce que j'ai une entrevue demain pour un poste d'enseignante en littérature au cégep. Tout ça avec un rhume qui m'empêche presque de me souvenir de mon nom. Je ne sais pas si j'ai envie de faire ça de ma vie, enseigner. Je me demande si je pourrais être un bon prof. Mes amis disent que oui. J'ignore pourquoi j'ai accepté cette offre. Si j'avais le poste, je ne sais pas si je plongerais. J'ai un besoin infini de création.
Enfin, depuis le début du mois de janvier, je cherche sérieusement quoi faire de ma vie. Je ne trouve pas. Le petit hamster qui court sur sa roue, dans ma tête, est essoufflé ! C'est difficile parce que je ne vais porter des cv que dans des endroits qui me plaisent vraiment. Je ne ferai pas de compromis là-dessus. S'il faut passer ses journées à un endroit à travailler, aussi bien que ce soit dans un milieu agréable et stimulant. Je cherche. Je ne sais pas non plus où je veux vivre. Bref, c'est une remise en question de A à Z. Une solide. C'est l'fun même si c'est un peu inquiétant. J'essaie la plupart du temps de prendre ça comme un jeu. Comme l'homme le fait avec son fils dans le film
La vie est belle, pour ne pas fendre. On s'entend qu'il aurait beaucoup plus raison que moi de craquer. Ce serait absurde de vouloir faire la comparaison. Comprenez-moi bien : je parle uniquement du fait de prendre les choses avec le plus de gaieté possible, sans que ce ne soit du déni. Transformer ce qui est inquiétant en quelque chose d'intriguant.