mardi, mars 22, 2005
La vie à tout prix ?!
Je suis d'accord avec le fait que l'on laisse mourir Terri Schiavo. À quoi bon vivre si on en a pas conscience et que l'on a aucune qualité de vie ? Anyway, elle a déjà dit à son amoureux qu'elle ne voudrait pas, si ça devait arriver, être maintenue en vie artificiellement. De plus, je crois qu'il y avait bien peu de chances qu'elle parvienne à se sortir de son état neuro-végétatif. Enfin, j'ai réfléchi là-dessus ce matin et je me disais que cette question éthique de l'euthanasie sera de plus en plus au coeur de nos préoccupations puisque la vie artificelle est de plus en plus possible grâce à la technologie. Je crois qu'il faudra réviser notre rapport à la mort. On n'accepte plus de vieillir et de mourir (en Amérique du Nord). On refuse que la mort existe, mais elle fait pourtant partie de la vie.
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12 commentaires:
J'ai regardé jeudi dernier un excellent documentaire intitulé "Manon" à télé-québec, animé par Benoît Dutrisac. Il traitait du suicide assisté. Il y a toute une différence entre quelqu'un qui veut se donner la mort parce qu'il n'est plus capable d'endurer les souffrances physiques extrêmes qui l'empêchent de vivre et un autre qui ne prend pas la décision de mourir par lui-même.
Bien sûr, les proches des personnes qui sont dans un état végétatif veulent le bien de ces personnes, mais ils mettent aussi fin à leurs souffrances à eux en décidant pour elles si elles doivent mourir ou non. Eh bien si cela arrivait à mon père, à ma soeur, à mon fils ou à quiconque de mon entourage, je me dirais sans doute que même dans les moments où il ne semble plus y avoir d'espoir, il reste la vie.
Bien des gens se sont réveillés d'un long coma ou se sont remis comme par miracle d'une maladie très grave. Je ne laisserais jamais mourir quelqu'un que j'aime, même s'il n'a plus aucune qualité de vie. Mes deux grand-mères sont encore vivantes et elles sont plus ou moins conscientes de la vie autour d'elles (l'une est atteinte depuis des années de la maladie d'Alzheimer), mais lorsque quelqu'on leur rend visite, elles égaillent nos vies et nous apportent encore beaucoup. Elles semblent encore heureuses et arrivent à nous émouvoir.
Selon moi, nous n'avons pas le droit de décider de la vie des autres.
RC
Merci RC pour ton commentaire ! Il est certain que cette question est bien délicate. Je comprends ton point de vue même si je ne le partage pas entièrement. J'aurais aimé voir le document de Dutrizac : j'en ai entendu grand bien. Tu vois, je trouve ça bien que l'on se pose ces questions et que l'on tente d'y répondre.
C'est assez délicat comme sujet. J'ai été aussi marqué par l'histoire de la mère qui à été considéré comme meurtrière pcq elle a aidé son fils à mettre fin à ses jours, cette histoire s'est passé voilà quelques mois. J'avais pas pensé aux avancées technologiques permettant de garder une personne en vie artificielement. Je trouve ça freakant. Je pense que si j'étais dans une situation semblabe, je demanderais à tout le monde qui le veut bien de me débrancher. Jamais je ne voudrais d'une machine qui me fait respirer.
Ouais Vidoc, on sait bien que cette femme aimait son enfant plus que tout au monde ! C'est vraiment une grande question éthique.
Moi aussi je ne voudrais pour rien être maintenue en vie artificiellement pendant des années et des années. S'il n'y a plus d'espoir, qu'on me débranche !
C'est assez délicat comme question.
Qu'est ce que la vie?
Est ce qu'une enveloppe charnelle à travers laquelle des _machines_ pompent de l'air et des vitamines c'est suffisant pour dire d'une personne qu'elle est en vie?
Ah, elle respire par elle même? Changeons de question alors. Qu'est ce que vaut une respiration? Oui, d'accord, le fait qu'elle respire par elle-même signifie qu'une certaine partie de son cerveau n'est pas atteinte. Qu'en est-il du reste? Ressent-elle quoi que ce soit? Si la capacité de respirer par un "reflexe moteur" (sauf preuve du contraire) est la seule chose qui la sépare du monde des morts, ne serait-il pas mieux de la libérer enfin de son calvaire?
Je ne peux pas apporter de réponses à ces questions. Cela dit, je trouve vraiment dégueulasse toute la couverture médiatique et la grosse gammick de church and state qui embarque la dedans. Ça aurait pu être beaucoup plus simple si les parties se seraient assis pour discuter en pensant à la personne dont il est question et non à l'assurance vie ou aux valeurs religieuses.
Quand on aime vraiment une personne, on sait quand le temps vient de la laisser partir.
Je ne suis pas du tout au courant de ce qui est arrivé à Terri Schiavo, mais il m'importe de m'exprimer sur ce sujet, qui attire de plus en plus la compassion des médias, comme vous le faites justement remarquer.
Avec Cioran je dis, si vous voulez mourir, mourrez, mais ce sera encore pour vous une façon de conserver une qualité de vie, ou seulement son désir... Personnellement, je saurai que je n’aime plus la vie quand je n’en désirerais plus que les qualités.
Il est difficile de croire qu'on peut décider de la mort au nom de la vie. C'est un problème (mais surtout une question, un appel) non seulement éthique mais moral, philosophique, familial, social, personnel, collectif, etc.
Nous ne refusons pas de croire à l'existence de la mort, car nous l'instrumentalisons. Nous en avons fait un autre outil, ne la considérons même plus comme une fin !
Allez, restez vivants !
Sylvain et PGD, merci pour vos commentaires. Je trouve ça vraiment intéressant que les gens participent à ce questionnement !
- Si on est branché sur une machine quelconque, que l'on a presque plus ou pas du tout de conscience, que l'on est un corps plaçé dans un coin, immobile, inanimé, peut-on ressentir quelque chose ou se rendre compte de quelque chose ? Si la réponse est "non", à quoi bon vivre ? Une partie de soi n'est-elle pas déjà morte ?
-L'éthique n'est-elle pas une branche de la philosophie qui étudie les fondements des mœurs et de la morale ?
-Hier soir à la télé, on voyait la mère de Schiavo qui refuse obstinément de laisser partir sa fille. Elle fait des pieds et des mains pour qu'elle soit maintenue en vie. Ça fait 15 ans qu'elle voit sa fille dans cet état et elle désire que ça se poursuive.
Merci pour ta réflexion MC ! Je suis entièrement d'accord avec toi ! Pour moi aussi, un être humain, c'est quelqu'un qui rit, qui aime, qui parle, qui bouge, qui entend, etc.
Maintenant, pour ce qui est de sa manière de mourir, dans un article lu sur le site de Radio-Can, son mari dit qu'elle ne ressent ni faim ni douleur...
Je suis d'accord avec toi. Mais je pense que les médecins devraient accompagner sa mort, mourir de faim je trouve ça choquant.
Alain
http://www.u-blog.net/alval
Oui Alain, ce l'est !
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