Hier j'ai participé à un focus group à propos de la culture (au sens large). Cette table ronde a été organisée dans le but d'alimenter un réalisateur et ses recherchistes. Nous parlions surtout du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Nous étions près de 15 personnes à discuter de ce qui nous préoccupe, de ce qui nous enrage, de ce qui nous passionne, de nos coups de coeurs et de nos coups de gueule. C'était vraiment intéressant. Les gens se sont entre autres vidés le coeur par rapport aux médias qui nivellent par le bas. Les artisans de la culture de l'Est ne se sentent pas appuyés par les médias régionaux et affirment qu'ils n'ont pas la visibilité qu'ils méritent. Les seuls journaux qui ont de l'allure et qui soutiennent des causes culturelles et sociales sont le Mouton noir à Rimouski et le Graffici à New Richmond, des journaux indépendants qui luttent sans cesse pour survivre. La seule radio qui s'intéresse à la culture est Radio-Canada (et ça dépend des émissions). Le Progrès Echo, le Rimouskois, L'avantage, La voix gaspésienne, Radio énergie (CIKI), CJOI, CHRM, CHOE, CKMN, à quoi servent-ils, sinon qu'à vendre de la pub et plugger celui qui en a acheté ? Et on ose appeler ça du journalisme ? Ça sent le lobbying, la désinformation, le manque d'éthique journalistique. Y'a un gars du coin de Kamouraska qui parlait d'une station (je crois que c'est à Rivière-du-Loup) où le boss gère Radio-Can, TVA et TQS (télé). Si on tourne les postes, on peut entendre à la même heure la même nouvelle, mais présentée par des animateurs différents. Quand Radio-Can et TQS traitent d'une nouvelle sensiblement de la même manière, y'a de quoi s'inquiéter. Et y'a beaucoup trop de monde qui sont coulés dans le béton parce qu'ils portent plusieurs chapeaux. Les gens n'osent pas protester parce que madame machin chouette, par exemple, en plus de travailler au CLD, elle est présidente du conseil de la culture et elle est sur le conseil d'administration de la radio communautaire du coin. C'est ficif, on s'entend, mais c'est bien vrai par contre qu'il y a beaucoup trop de gens qui se protègent en faisant des trucs du genre. Ils deviennent puissants. Ça devient alors difficile d'avoir des projets et de les mener à terme parce qu'on se fait mettre des bâtons dans les roues par ces tout-puissants qui n'en ont rien à foutre des artistes. Brefs, les artisans de la culture s'essoufflent parce qu'ils rament seuls et finissent par en avoir assez et partent. Des nouveaux arrivent remplis d'espoir et repartent finalement, désillusionnés. Ainsi tourne la roue depuis belle lurette.
On a aussi parlé du développement éolien qui ne rapporte pas beaucoup d'argent à la région, des élections municipales, d'artistes qui veulent créer une coopérative mais qui ne sont pas appuyés par la municipalité, etc.
Tout ça pour dire que ce genre de discussion devrait se faire plus souvent, pour nous, pour s'entraider, pour s'encourager, pour se mobiliser pour dénoncer ce qui ne va pas. Y'a plein de gens qui restent frustrés dans leur coin. C'est pas constructif. Ensemble, nous pouvons être forts et changer des choses. Je trouve que les gens ne pensent pas assez à ça : s'unir pour être plus forts. Ça coûte rien d'essayer !
mercredi, mai 11, 2005
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