Dans son texte Amitiés, amours et autres mécaniques, Daniel Rondeau dit entre autres ceci :
Dans ses yeux, il y avait cette fierté qu’on attribue habituellement aux guerriers épuisés, aux rois déchus et aux forteresses anciennes, mais on pouvait entendre les termites qui rongeaient la charpente. Il y a pire que voir un ami pleurer; il y a le voir sourire quand on sait qu’il pleure dès qu’on a le dos tourné.
J'aime bien cet extrait. Il me rappelle une discussion que j'ai eu avec des amis dernièrement au sujet de la peine. Certains disaient qu'ils ne pleurent que rarement. Je me souviens qu'une amie a ajouté quelque chose qui ressemble à ceci : "Je me demande où va la peine quand on ne pleure pas."
Selon moi, cette peine qui ne peut même pas être suée par des pleurs, s'incruste en soi. Elle s'estompe, mais ne s'efface pas. Nous sommes des palimpsestes. Cette peine peut être si profonde qu'elle fait sourire. Il y a des sourires qui donnent le vertige. Il y a des sourires qui cachent de grandes fatigues. Et là, je ne vise ni moi-même, ni personne en particulier, je parle pour parler, je réfléchis.
mardi, avril 05, 2005
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